Le 2 juillet 1187, la période la plus chaude de l'année en Terre sainte, le roi Guy de Jérusalem ordonne à son armée de 20 000 hommes de s'enfoncer dans le désert depuis Sepphoris - une position défendable dans le Levant central, avec de bons pâturages et de l'eau - en direction de la forteresse chrétienne assiégée de Tibériade, à 15 miles à l'est sur la mer de Galilée. En guise d'acte de foi, ils portent devant eux une relique de la "Vraie Croix". La relique n'a pas assuré leur victoire.
Alors que Guy laissait Sepphoris derrière lui, son homologue musulman, Saladin, avait monté des archers qui décochaient des flèches sur le fourgon et l'arrière des croisés. Tout au long de la matinée, des chevaliers et des fantassins chrétiens lourdement armés et armés d'arbalètes à tir relativement lent subirent le feu nourri des musulmans. Les pertes de Guy furent lourdes, et l'échelon arrière harcelé, où chevauchaient les Templiers et les Hospitaliers, si vantés,a presque perdu le contact avec le corps principal.
Finalement, les croisés atteignent les sources de Turan, à environ 6 miles de Sepphoris, mais plutôt que d'y passer la nuit, Guy reprend sa marche, espérant parcourir les 9 miles restants jusqu'à Tibériade à la tombée de la nuit.
Ce faisant, il a ignoré En 1182, une armée franque de la région, harcelée par les musulmans, n'avait progressé que de 8 miles en un jour, tandis qu'en 1183, Guy lui-même n'avait réussi à parcourir que 6 miles dans une situation similaire. Satan a incité Guy à faire ce qui allait à l'encontre de son but", écrira plus tard Saladin.
Alors que Guy quitte Turan, Saladin libère à nouveau ses tirailleurs, immobilisant l'arrière-garde chrétienne et forçant les croisés à camper dans la plaine sans eau près du village de Maskana.
Le commandant musulman demande alors à des caravanes de chameaux d'apporter de l'eau et des dizaines de milliers de flèches, tandis que ses hommes brûlent des broussailles au vent du camp des croisés afin d'étouffer l'ennemi campé. Guy fait le pari que ses hommes pourront se rendre jusqu'à Tibériade.
Au matin, Saladin resserre l'étau, coupe la route de Guy et fait avancer sa propre armée en formation de croissant. Saladin fait alors pleuvoir des flèches sur l'armée chrétienne, tandis que sa cavalerie s'élance pour appâter les croisés en difficulté.
La panique s'est répandue Les hommes de Saladin les décimèrent et repoussèrent les survivants contre les Cornes de Hattin, deux pics volcaniques situés le long de la ligne de marche.
Guy et ses chevaliers cherchent à bloquer la cavalerie musulmane et mènent plusieurs charges à l'européenne. Mais faute de protection de l'infanterie, leurs chevaux deviennent des proies faciles pour les archers musulmans. Une fois démontés, les chevaliers, pratiquement immobilisés, sont envahis par l'armée de Saladin et sont tués ou capturés.
Hattin est une défaite majeure pour les croisés. Leurs chefs et environ 150 chevaliers sont capturés. Guy lui-même est détenu pendant un an avant d'être libéré.
Leçons :
Prêter attention à la logistique et à l'environnement. En refusant par deux fois à ses hommes l'accès à l'eau, Guy s'est presque vaincu lui-même. Conduire ses chevaliers en armure dans le désert au moment le plus chaud de l'année était une erreur supplémentaire - il aurait été plus sage d'attendre un temps plus frais.
Prenez soin de vos hommes. Guy a découragé ses troupes désespérées au point qu'elles ont paniqué et couru vers une défaite certaine.
Soyez flexible. Ne parvenant pas à s'adapter à la tactique de Saladin, Guy s'en remet à la charge totale de ses chevaliers lourdement armés, une tactique connue pour être inefficace face à la cavalerie musulmane très mobile. MH
Cet article a été publié dans le numéro de mai 2021 de Histoire militaire Pour plus d'informations, abonnez-vous ici et visitez-nous sur Facebook :